Ciné-club Le
Cerneux-Péquignot (1964 – 1998)
CinéVallée (2000 – 2018 et avenir…)
CinéVallée (2000 – 2018 et avenir…)
Historique
Par Daniel Droz (DAD) écrit dans L’Impartial du 16 août 2006 et
par Charles-Henri Pochon (en italique)
Le 7e Art dans la vallée de La
Brévine
Créé par
Claudévard en 1964, le Ciné-club revit aujourd'hui sous les traits de
CinéVallée, fort d'environ 110 membres. La septième saison débutera en novembre
L'histoire du Ciné-club, dans la vallée de La Brévine, remonte aux années 1960.
A la genèse du projet, il y a un peu de «Don Camillo» et de «Cinéma Paradiso».
Claudévard, qui l'a créé en 1964 au Cerneux-Péquignot, en avait eu l'idée.
C'était «un artiste plutôt affiché communiste. Il a été suivi par une poignée
d'habitants, contesté par une autre poignée», explique Charles-Henri Pochon,
vice-président de CinéVallée. La grande chance? Le curé Veillard, grand fan de
western devant l'Eternel, l'a appuyé. «Son avis a été déterminant.» Cow-boys et
Indiens ont eu droit de cité dans la programmation.
Pendant plus de 30 ans, le Cinéclub
du Cerneux-Péquignot a attiré du monde. «C'était l'occasion de se retrouver.»
Au milieu des années 1990, le matériel était bien usé et les organisateurs ne
trouvaient plus de films en 16 mm. Le Ciné-club «s'est éteint pendant deux ans» (fin 1998 à automne 2000). Puis, (sous l’impulsion de Rodo et Charles-Henri),
quelques personnes se sont retrouvées lors d'une soirée champignons - une autre
de leurs passions - et ont décidé de relancer l'aventure. «Il y a eu deux ans
de vide. Il manquait quelque chose.»
Recherche
de fonds
Un petit comité a été mis sur
pied et une recherche de fonds engagée. Il s'agissait notamment d'acquérir du
matériel de projection de DVD. Les communes de la vallée, le canton, la Loterie
romande, le Soroptimist-club, le Sport-Toto, les sociétés locales et la
Fondation Sandoz ont notamment mis la main à la poche. «Pour le cinéma, trouver
40.000 francs, c'est extraordinaire», dit Eric Vuilleumier, responsable de la
programmation. «La façon dont les gens sont revenus aussi», ajoute
Charles-Henri Pochon.
En automne 2000, CinéVallée voyait le jour. (L’assemblée constitutive, présidé par
Chs.-H. Pochon, ratifie les statuts le 10 mars 2000.)
«Ça
répond à un besoin», estime Eric Vuilleumier. Le club compte environ 110
membres. «Les gens sont assez fidèles.» La saison a pour objectif de «montrer
des films hors circuit traditionnel, comme ceux présentés au Festival des films
du Sud», …. Deux tiers à trois quarts
des œuvres proviennent d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, le reste
d'Europe et des Etats-Unis.
Pour la saison 2006-2007, la
programmation n'est pas encore bouclée. Une quarantaine de films ont été
sélectionnés. Un groupe tranchera prochainement. La première des dix séances
est prévue le vendredi 3 novembre. La saison se termine par un mini festival.
Entre deux projections, un repas est servi et il est en adéquation avec le
programme de la soirée. Exemple: deux films belges et menu du Plat Pays
Par ailleurs, CinéVallée
entretient de bonnes relations avec les clubs du Locle et de Couvet.
L'abonnement de saison chez l'un est valable chez les autres. Parallèlement,
CinéVallée promeut le 7e Art à l'école. Chaque année, une séance est organisée
pour toutes les classes de la vallée. Un seul regret: «Il est très difficile de
retenir les jeunes. Nous ne programmons pas le type de films qu'ils regardent.»
/DAD
1970 - La vie comme ça > Informations
En
2005 CinéVallée s’en va à la rencontre de ses habitants en projetant pour la
première fois un film sur le grand parc à l’Est du Lac des Taillères. Pour
notre population rurale, il n’est pas évident de venir s’enfermer dans une
salle ; alors nous sommes allé à sa rencontre en projetant un super
film : « Peuple migrateur » de Jacques Perrin.
En
2006 Chs.-Henri succède à la présidence de Milou Matthey, suite au décès de
Pierre son mari.
Une
projection en plein air
La soirée du vendredi 18 août (2006) sera dédiée à Claudévard et Pierre Matthey. Ce dernier,
décédé subitement en avril dernier, était le mari de Marie-Louise, la présidente de CinéVallée. Le lac des
Taillères servira de cadre idyllique à la projection en plein air du film «Le
Chien jaune», de Byambasuren Davaa. Il retrace l’histoire de Nansa, une petite
fille de 6 ans, qui ramène chez elle un chien abandonné. Superstitieux, le père
de Nansa pense qu’il va leur porter malheur et veut s’en débarrasser.
Ce film a été tourné en Mongolie, «dans un cadre
paysager qui n’est pas celui de La Brévine, bien sûr, mais qui est tout
imprégné d’une grande sérénité et d’une beauté exceptionnelle», soulignent les
organisateurs. Le film est accessible aux enfants.
Dès 20h, sur le grand parc à l’est du lac, des
grils seront à disposition pour ceux qui voudraient cuire de la viande. Des
boissons seront vendues sur place. Les spectateurs sont priés d’amener leurs
sièges. «Nous sommes à 1040 m d’altitude, donc une petite laine ne sera pas de
trop», rappelle Charles-Henri Pochon.
Si la météo ne permet pas la projection
en plein air, elle sera déplacée à la salle communale du Cerneux-Péquignot…… /dad
En
2013, suite à la démission d’Éric Vuilleumier, une nouvelle commission de
programmation est mise en place.
Après avoir visionné plus d'une
centaine de films, Corinne Morhan et Laurent Von Allmen, nouveaux
programmateurs, proposent à leur commission un choix varié et en y ajoutant les
coups de cœurs des membres.
Et c'est ainsi qu'après discussion, nous choisissons notre nouvelle saison, soit:
11 films pour les "adultes", 2 "enfants" et 1 openair.
Et c'est ainsi qu'après discussion, nous choisissons notre nouvelle saison, soit:
11 films pour les "adultes", 2 "enfants" et 1 openair.
Le 11
septembre 2014, en assemblée générale extraordinaire, CinéVallée accepte un
crédit important pour le renouvellement de la quasi totalité de son matériel de
projection et de sonorisation.
Puis
en 2015 CinéVallée participe avec un grand succès aux festivités du 200ème
anniversaire de l’entrée du Cerneux-Péquignot dans la République et Canton de
Neuchâtel.
Les
objectifs de CinéVallée sont bien définis dans nos statuts du 10 mars 2000 et le
comité de poursuivre les objectifs
toujours d’actualité.
Vous
les trouvez ci-dessous.
Vous
trouverez également des coupures de presse relatant quelques points forts de notre
CinéVallée.
CHP/Le Locle, le 6 février 2018
Hommage
à Claudévard
Un clin d’œil à Jean-Claude Evard, fondateur du Ciné-club
du Cerneux-Péquignot
Je ne
puis résister à l’envie de vous faire découvrir le synopsis du film et les
commentaires d’Alain Tanner sur son film « La vie comme ça » tournée
dans La Vallée de La Brévine en 1970.
Vous
pouvez visionner ce très beau documentaire relatant de beaux moments de vie de
Claudévard et Jeanne-Odette : http://www.notrehistoire.ch/medias/65287
1970 - La vie comme ça > Informations
Synopsis
Au début
de 1970, Alain Tanner réalise un reportage sur le couple d'artistes jurassiens
Jeanne-Odette et Jean-Claude Evard, dit Claudévard. C'est la réalité de la
condition d'artiste, hors des réseaux habituels de la création, qui raisonne
dans la vie de ce couple. Aux difficultés financières s'ajoute la distance
imposée par le statut social de l'artiste, ni paysan, ni ouvrier.
Sources
générales : TSR - droits réservés: Alain Tanner © RTS Radiotélévision
Suisse - Vidéo: http://archives.tsr.ch
Par A. Tanner
Il existe tout de même, en Suisse, un lieu que je me suis approprié, un endroit
très spécifique, une petite vallée sur les hauteurs du Jura, où j’ai tourné des
scènes de quatre de mes films. C’est la vallée de la Brévine, qui n’est pas une
fracture ou une faille dans le paysage, mais qui ressemble à la paume d’une
main ouverte et prête à accueillir ceux qui l’aiment. C’est une vallée austère
dont les contours sont d’un graphisme très pur. Et le silence y est d’une
qualité rare. Curieusement, l’herbe y a toujours repoussé après chacun de nos
passages. C’est bon signe. Mon ami le peintre Jean-Claude Évard, aujourd’hui
décédé (le 7 avril 2004), y habitait
et me l’a fait découvrir. Le meilleur film que j’aie tourné pour la télévision,
"La vie comme ça", c’est avec lui que je l’ai fait, dans son coin de
pays, sous la forme d’un portrait d’une heure. Évard était un combattant de la
vie, qui ne lui fit pas de cadeau à son arrivée dans cette vallée. En compagnie
de sa femme, il a su conquérir ce lieu, avec une opiniâtreté et un talent
rares. Il était aussi cinéphile. Dans une toute petite communauté d’éleveurs
montagnards, il créa un ciné-club, qui tenait ses séances dans le local des
pompiers. Il commença sa programmation par une série de films muets
soviétiques. Il ne manquait pas de culot. L’émoi fut grand dans la vallée et,
quelque temps plus tard, lors des élections communales, le maire, très conservateur
catholique et solidement installé dans son fauteuil, en fut du coup éjecté.
Eisenstein et Poudovkine doivent en sourire dans leur tombe.
Alain Tanner - "Ciné-Mélanges"
Editions du Seuil - www.seuil.com - 2007![]() |
Photo de 1970 |
De 2000 à 2003, Claudévard, dans son style
très personnel, crée les premières affiches de notre programme.
Et
puis le 7 avril 2004, Claudévard décède.
Ce
départ nous affecte énormément. C’est une figure exceptionnelle de notre Vallée
qui disparait. Mais il nous reste son héritage culturel que nous voulons
fructifier avec dynamisme tel qu’il le souhaitait.
Lors
de ses obsèques nous avons voulu lui rendre hommage.
UN AMI NOUS QUITTE
Et oui
Jean-Claude,
Nous
tous qui sommes autour de toi
Comme
pendant 35 ans, dans la salle communale
Pour
visionner tant de films
Intéressants
et subtils.
Aujourd’hui
pour ton dernier voyage
Nous sommes
remplis de tristesse et de chagrin.
A la
pensée de ne plus pouvoir confronter
Notre
sentiment sur un film projeté
À
celui, très affûté, de l’artiste, du politique ou du philosophe.
C’est
alors que nous devrons ouvrir
Le
tiroir des souvenirs
Et te
retrouver sur le chemin de nos vies
Dont
souvent,
Tu as
modifié la trajectoire
Par
ton immense savoir.
Par ta
sensibilité, ta ténacité, ta rigueur.
A
travers tes yeux si habiles à dépouiller
Toute
chose du superflu.
Rendant
à nos yeux une vision plus dure
A la
bouche un goût plus amer,
A la
vie, un rendu plus acerbe et sans concession.
A la
politique, un coup de rétroviseur
Interrogateur,
Inquisiteur.
Jean-Claude,
je me souviens du dur combat
Que tu
livras pour ancrer dans notre vallée
Le 7ème
art, qui dans les années 60 était encore considéré
Par
certain, porteur d’idée subversives,
Anticléricales
et communistes.
Le
curé Veillard, en personne cultivée
Te
donna le coup de main
En
persuadant ses quelques ouailles rétrogrades
Que le
cinéma avait aussi du bon.
Et le
Ciné-Club du Cerneux-Péquignot
Devint
aussi un des premiers maillons
Culturels
de notre vallée,
Rapprochant
les femmes et les hommes de cette région
Tissant
des amitiés, et
De la
compréhension entre nos communautés.
Jean-Claude,
si de temps en temps,
Nous
nous sommes frictionnés les oreilles
C’était
aussi pour te sonder et renforcer
Ce que
minutieusement tu essayais de nous inculquer.
Et la
preuve de cette efficacité
C’est
qu’après 2 ans de cessation d’activités.
CinéVallée
allait voir le jour
Et
t’appelant membre d’honneur
Tu
acceptas avec modestie ce bonheur.
Et
voilà mercredi dernier
Alors
que l’hiver ne voulant se faire oublier,
La blancheur de la neige,
Les
lignes dures du paysage, avait estompées.
Comme
si le printemps ne pouvait arriver,
Ta
vie, à l’entrée de ta demeure, s’en est allée.
Au-delà
de ton village, de ta vallée,
Tous
ceux pour qui tu vivras encore,
Sur
les terres que tu as tant aimées
Avec
leur mémoire iront te retrouver
Et
nous pourrons fortifier
Les plantules
qui ont germés
De la
volée de graines que tu as semée
Dans
la terre
Quelque
peu austère
De nos
destinées
Jean-Claude,
Le
silence s’est installé
Le
film du souvenir a commencé !
CHP/Le
Locle, le 8 avril 2004
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